Liens entre le stress important maternel et la schizophrénie chez les enfants L'étude du Dr D Malaspina et collaborateurs, parue dans le journal BMC Psychiatry du 21/8/2008 étudie le lien entre le stress maternel du premier trimestre de la grossesse et l'incidence de la schizophrénie chez une population ayant vécu la guerre. La schizophrénie a déjà été liée à l'exposition intra-utérine de la mère au stress en raison de deuil, de famine et de catastrophes majeures. Des données récentes suggèrent que la vulnérabilité de l'homme peut être plus grande au cours du premier trimestre de la gestation chez les rongeurs de l'expérience qui suggère aussi une spécificité sexuelle. L'objectif du travail était de décrire la conséquence d'un grave stress maternel, grâce au suivi des enfants dont les mères étaient enceintes au cours de la guerre israélo-arabe de 1967. Les auteurs se sont concentrés sur l'age gestationnel et sur le sexe des descendants. Dans l'étude pilote reliant les dossiers à la naissance au registre psychiatrique d'Israel, les auteurs ont analysé les données d'une cohorte de 88.829 enfants nés à Jérusalem de 1964 à 1976. Le risque relatif (RR) de la schizophrénie, selon le mois de naissance, le sexe et d'autres variables a été calculé, tout en contrôlant l'âge du père et d'autres possibilités de confusion. D'autres causes de morbidité psychiatrique ont été analysées aux fins de comparaison. L'incidence de la schizophrénie pour les enfants qui étaient dans le deuxième mois de vie foetale en Juin 1967 a été augmentée (RR = 2,3, 1,1-4,7), davantage chez les femmes (4.3, 1.7-10.7) que chez les hommes (1.2, 0.4-3.8). Les résultats n'ont pas été expliqués par des variations saisonnières, ni par le poids à la naissance ou l'âge gestationnel à la naissance. Les RRs ont aussi été augmentés dans la descendance qui était dans le troisième mois de la vie foetale en Juin 1967 (2.5, 1.2-5.2), également plus chez les femmes (3.6, 1.3-9.7) que chez les hommes (1.8, 0.6-5.2 ). Ces résultats ajoutent à une littérature de plus en plus abondante, la notion tant chez les animaux de laboratoire que chez les humains, des conséquences à long terme pour les enfants du stress gestationnel maternel. Ils suggèrent à la fois une spécificité sexuelle et le moment relativement bref de la fenêtre gestationnelle de vulnérabilité à la schizophrénie. Référence - Lien
Publié le 02-09-2008 |