Identification d'un nouveau gène responsable d'une forme héréditaire de paraplégie spastique

Une équipe de chercheurs de l'Unité Inserm 679 - Neurologie et thérapeutique expérimentale - vient d'identifier un nouveau gène responsable d'une forme héréditaire de paraplégie spastique. Cette maladie rare et neurodégénérative affecte la motricité, notamment la marche et touche en France plusieurs milliers de familles. Le gène identifié, situé sur le chromosome 15, semble ?tre un gène majeur impliqué dans les formes autosomiques récessives de cette pathologie. Gr?ce ? cette avancée, les scientifiques offrent la possibilité d'améliorer le diagnostic génétique hospitalier des paraplégies spastiques et de proposer un conseil génétique adapté aux familles ? risque. Ces travaux, qui font l'objet d'une lettre parue dans la revue Nature Genetics, ont bénéficié des compétences scientifiques du réseau européen et méditerranéen SPATAX.

Les paraplégies spastiques font partie des maladies dites rares (affectant moins de 5000 personnes en France). Ce sont des maladies neurodégénératives caractérisées par une raideur (spasticité) des membres inférieurs entra?nant des troubles de la marche. Ces troubles sont dus ? une dégénérescence des premiers neurones moteurs corticaux. Dans les formes héréditaires récessives complexes de cette maladie, qui sont fréquentes dans le pourtour méditerranéen, d'autres signes neurologiques peuvent ?tre observés dont des troubles cognitifs souvent associés ? une atrophie du corps calleux. Le corps calleux situé dans le cerveau relie les deux hémisphères cérébraux et contribue aux communications s'opérant entre eux.

Les chercheurs de l'équipe de l'unité Inserm 679 dirigée par Alexis Brice avec des collaborateurs méditerranéens du réseau SPATAX viennent d'identifier un nouveau gène responsable de la majorité des cas associant une paraplégie spastique autosomique récessive avec troubles cognitifs/retard mental et une atrophie du corps calleux. Pour cela, ils ont analysé le génotype des individus de 12 familles touchées par la maladie. Le gène identifié situé sur le locus SPG11 du chromosome 15, code pour une protéine de fonction inconnue, appelée spatacsine.

Pour l'instant, le diagnostic de la maladie repose essentiellement sur l'examen neurologique des patients associé ? des explorations complémentaires (imagerie médicale, électroencéphalogramme, électromyogramme etc..). La prise en charge, quant ? elle, consiste en une rééducation fonctionnelle combinée ? l'utilisation de médicaments décontractant les muscles (myorelaxants).

Pour Giovanni Stevanin, co-auteur de ce travail, cette découverte est majeure : l'identification de ce nouveau gène va nous permettre d'améliorer le diagnostic génétique hospitalier de la maladie et ainsi améliorer la qualité de vie de toutes les familles concernées en proposant un conseil génétique adapté. Cela ouvre également la voie ? des recherches visant ? comprendre les raisons pour lesquelles ces neurones corticaux dégénèrent dans cette forme génétique avec, nous l'espérons, des retombées pour d'autres formes de paraplégie spastique et peut-?tre ? long terme des pistes d'intér?t thérapeutique qui font défaut actuellement. Beaucoup reste ? faire, toutefois, pour comprendre le r?le de la protéine spatacsine et les conséquences des mutations chez les patients.

Le réseau SPATAX : un réseau qui mutualise les connaissances

Réseau européen et méditerranéen soutenu par l'Inserm, le GIS et les associations Strumpell-Lorrain et Conna?tre les Syndromes Cérébelleux: le réseau SPATAX a permis d'accélérer la recherche par la mise en commun des ressources biologiques et des chercheurs travaillant sur les dégénérescences spinocérélleuses, et plus précisément les ataxies cérébelleuses et les paraplégies spastiques. Ce réseau est coordonné par Alexandra Durr et Sylvie Forlani et regroupe des neurologues et des chercheurs de France, d'Italie, du Portugal, d'Espagne, d'Angleterre, du Liban, d'Israel, de Norvège, du Danemark, de Syrie, d'Arabie Saoudite, du Maroc et d'Algérie. Depuis son existence, il a contribué ? une meilleure compréhension de ces affections, notamment par la localisation et l'identification de plusieurs gènes en cause, par l'homogénéisation des critères cliniques utilisés par les praticiens et par l'établissement de modèles de ces maladies dans le but d'identifier les mécanismes impliqués.

Communiqué de l'Inserm


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Publié le 09-03-2007




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