Les chercheurs trouvent davantage de liens entre le virus Epstein-Barr et la sclérose en plaques

Les chercheurs de l'école de santé publique de l'université de Harvard ont observé pour la première fois que le risque de sclérose en plaques augmente nettement après une infection par le virus Epstein-Barr (EBV). Cette découverte implique que l'EBV pourrait être une cause de la sclérose en plaques. Le travail des auteurs est paru dans l'édition en ligne du journal Annals of Neurology.

Des centaines de milliers de personnes non infectées par le virus Epstein-Barr furent suivies pendant plusieurs années par la collection répétée de prises de sang. La population de l'étude fut recrutée parmi le personnel de l'armée américaine. Les chercheurs furent alors capables de déterminer le moment o? les personnes ont développé une infection par ce virus et sa relation avec le début d'une sclérose en plaques. Le mode de recrutement de ces personnes avant qu'elles ne soient infectées par le virus et le suivi pendant plusieurs années font que, selon le Dr Alberto Ascherio, principal chercheur, professeur d'épidémiologie ? l'école de santé publique de Harvard et professeur de médecine ? l'école médicale de Harvard, cette étude est qualitativement différente de toutes les études précédentes.

La sclérose en plaques est une maladie dégénérative chronique du système nerveux central. Les femmes sont plus atteintes que les hommes. C'est la maladie neurologique la plus commune chez les jeunes adultes. Bien que la prédisposition génétique ait un rôle important en déterminant la susceptibilité, des études antérieures ont montré que les facteurs environnementaux sont également importants.

Le virus Epstein-Barr est un virus de type herpétique. Il est le virus le plus fréquent dans le monde entier. L'infection au cours de l'enfance est habituelle et généralement asymptomatique. Le virus Epstein-Barr a été associé ? quelques types de cancers et peut causer des complications sérieuses quand le système immunitaire est supprimé, par exemple, lors de greffes d'organes. Il n'y a aucun traitement efficace contre ce virus.

Parmi les milliers d'individus suivis par les spécimens sanguins collectés avant la date du diagnostic, 305 furent diagnostiqués porteurs d'une sclérose en plaques. L'étude a constaté que le risque de sclérose en plaques est extrêmement faible parmi les personnes non atteintes par le virus et que le risque augmente brusquement chez les mêmes personnes après l'infection.

Selon le Dr Ascherio, la constatation que la sclérose en plaques ne survient qu'après une infection par le virus Epstein-Barr est un grand pas en avant. En effet jusqu'ici on savait que pratiquement tous les patients souffrant de sclérose en plaques étaient porteurs de ce virus mais on ne pouvait exclure deux explications non causales. Les résultats obligent maintenant ? mettre en oeuvre les ressources nécessaires pour développer la prise en charge de l'infection par ce virus puisque cette action pourrait contribuer ? la prévention de la sclérose en plaques.


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Publié le 10-03-2010


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