L'émergence de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) en Europe de l'ouest

La lymphogranulomatose vénérienne (LGV), est une infection sexuellement transmissible (MST) systémique due ? la bactérie Chlamydia trachomatis, qui survient rarement dans le monde occidental. Cependant, en janvier 2004, les responsables de la santé publique aux Pays-Bas ont identifié une épidémie de cas de proctite liés ? la LGV chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. Depuis lors, des cas ont été déclarés dans plusieurs pays d'Europe, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada.

Les 13 premiers cas furent diagnostiqués entre avril et novembre 2003 ? Rotterdam. La plupart des hommes étaient HIV positifs et la majorité ont signalé des relations anales non protégées l'année précédente. Seul un patient a eu des symptômes typiques de la lymphogranulomatose vénérienne. Tous les autres patients ont eu des symptômes gastro intestinaux ( dont une proctite avec des pertes purulentes ou muqueuses par voie anale ).

Suite ? l'alerte du centre de Rotterdam, des cas furent rapportés ? Anvers, Paris, Stockholm, Hambourg, Barcelone, aux USA et au Canada montrant ainsi que l'émergence de la lymphogranulomatose vénérienne n'était pas circonscrite uniquement aux Pays-Bas. En 2005 en France 144 cas furent signalés, 61 en Allemagne, 179 aux Pays-Bas et 344 au Royaume-Uni en mars 2006. La plupart des patients présentèrent des symptômes rectaux et peu d'entre eux eurent des lésions inguinales. La majorité des patients ont rapporté avoir eu un nombre important de partenaires et des relations anales non protégées.

Les symptômes classiques de la granulomatose vénérienne comprennent habituellement des adénopathies et sont caractérisés par des bubons dans l'aine. L'épidémie actuelle cependant est principalement caractérisée par des cas se présentant comme des proctites sévères. L'épidémie chez les patients hétérosexuels a été reliée ? l'usage de coca?ne et ? l'infection par l'HIV suggérant que la granulomatose n'est pas simplement une maladie tropicale mais a également le potentiel d'interréagir avec l'HIV comme ce fut observé auparavant avec l'herpès.

Etant donné les symptômes atypiques de la maladie, il se pourrait que la maladie soit beaucoup plus fréquente qu'initialement pensé. Avant 2003 il était inhabituel de pratiquer des tests supplémentaires ? la recherche du chlamydia en cas de proctite. Selon le Dr Schachter, dans un article paru en juin 2005, des études complémentaires chez des personnes asymptomatiques sont nécessaires pour révéler l'ampleur et l'épidémiologie de cette infection.

Ces deux dernières années la lymphogranulomatose est devenue un sujet de plus en plus important en santé publique. La granulomatose pourrait contribuer ? l'épidémie d'HIV et ? la transmission de l'hépatite C, en facilitant la transmission par la rupture de l'intégrité de la peau anale ainsi que des muqueuses.

L'épidémie de la lymphogranulomatose semble évoluer ? un rythme relativement lent. Cependant les cas de granulomatose peuvent encore être difficiles ? cerner. De nombreux patients peuvent être non diagnostiqués et développer des complications graves.

En conclusion des contacts inter pays devraient être une priorité dans le réseau européen spécifique des maladies sexuellement transmissibles avant que cette affection ne devienne endémique. En outre la prévention primaire, selon l'article du Dr Marita JW van de Laar du centre européen de prévention des maladies, devrait être incluse dans les programmes de santé sexuelle notamment chez les patients porteurs HIV.

Le traitement antibiotique classiquement recommandé est la Doxycycline, 100 mg par voie buccale, 2 fois par jour pendant 14 jours ou la Tétracycline, 500 mg par voie buccale, 4 fois par jour pendant 14 jours.

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Publié le 09-10-2006


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